Emmanuelle Wargon, ministre chargée du Logement sous le giron du ministère de la Transition écologique et solidaire, mène depuis février 2021 une démarche ambitieuse "Habiter la France de demain". Une réflexion inclusive et réaliste sur l'aménagement de la ville, qui vise à amplifier et accompagner les projets vertueux et valoriser de nouvelles solutions en réponse aux défis de la ville et des territoires de demain. L’objectif est de comprendre et débattre les évolutions des modes de vie des Françaises et des Français.
Après 6 semaines thématiques de réflexions organisées autour de tables rondes, l’heure est venue de revenir sur les éléments marquants relatifs à la promotion immobilière, notamment concernant 4 grands axes.
1 - Intérieurs/extérieurs, bien vivre dans son logement
Il convient aujourd’hui d’imaginer un immobilier urbain capable de s’adapter aux demandes les plus variées, mais aussi d’anticiper les besoins futurs de la ville. Ainsi, Billy Guidoni, président de Modus Ædificandi, a inventé une méthode et des outils permettant de répondre aux besoins d’une mixité de personnes et de fonctions, et fabriquer des projets dans lesquels habiter, travailler, vivre, interagir et échanger.
Par ailleurs, a été dressée une liste non exhaustive des principaux critères pour bien vivre dans son logement :
- Avoir un logement lumineux
- Avoir un bon agencement intérieur
- Réaliser des travaux dans son logement
2 - Travailler, se déplacer, consommer, habiter : l'alliance des possibles
Ces derniers temps, nous avons pu observer une évolution des lieux de vie, de travail, de loisir, de consommation : ils suivent une nouvelle tendance qui indique que les Français veulent vivre autrement, avec moins de temps perdu dans les transports pour les trajets domicile-travail.
Les débats ont abordé le sujet de la mixité fonctionnelle en s’attardant plus particulièrement sur la question des tiers lieux puis de la ville productive. Autour de la table, on s’accorde à dire qu’il est nécessaire d’apprécier conjointement les notions d’espace et de temps, dans l’aménagement des villes. Néanmoins, pour les promoteurs, le problème principal reste le foncier.
3 - Vivre ensemble, la mixité sociale
Ici était abordée la question de la mixité sociale dans les logements et les quartiers. Un sujet délicat qui inclut à la fois l’immeuble, le quartier, la politique de la ville, les équipements et l’école publique. Rendre les futurs logements sociaux plus acceptables par les élus et les riverains passera par plus de concertation et plus de qualité des biens proposés. C’est par un ensemble de démarches vertueuses que la mixité sociale aura une chance de se développer à plus grande échelle.
La loi de décembre 2000 relative à la Solidarité et au Renouvellement Urbain (SRU) a des effets bénéfiques sur le logement social, mais pas dans les proportions qui étaient attendues. Il existe une réelle contradiction entre la forte construction de logements durant 20 ans et le faible taux de logements sociaux qui y est associé.
Par ailleurs, en amenant des logements aux très bonnes prestations dans des quartiers qui n’attirent pas, on joue sur deux tableaux : meilleure acceptation de la résidence sur la commune, et plus de mixage des populations aux revenus différents. Autre point intéressant : bâtir sur une friche industrielle, par exemple, car l’immeuble participe à l’embellissement du quartier et il sera donc mieux accepté.
4 - Aménagement, construction, urbanisme
A propos de ce sujet, les intervenants se sont demandés comment concilier le durable et le désirable. L’architecte Jean-Pierre Pranslas-Descours a proposé une réponse à la question soulevée en expliquant que la densité (désirable) n’est pas une question de densification mais une question de connections.
Le vrai débat s’installe sur les distances entre certaines fonctions et le lieu d’habitat : comment on va travailler ; comment on se déplace. Le débat replace l’importance du paysage dans les milieux urbains.